Clik here to view.

Jeudi 20 février 2020, midi 30, je me suis présenté dans une agence d’une société de téléphonie qui a pignon sur rue pour obtenir le changement de la carte SIM qui a été égarée. L’agent, un jeune d’un certain âge me demande le numéro de téléphone et ma carte d’identité pour les vérifications d’usage. Ce qui est tout à fait normal dans ce genre d’opération. Puis il demande une photocopie de la CIN pour la garder dans le dossier. Je lui ai fait objecter que cela est interdit par la loi. « Ah bon ! » s’exclame-t-il, quelle loi ? ». « La loi sur la protection les données personnelles » répondis-je. « Connais pas », tout en insistant sur sa demande. « Je m’évertue alors à lui expliquer que nous avons une loi organique qui interdit ce genre d’usage et nous avons même tout un arsenal juridique qui permet la protection des données personnelles et une instance qui porte le même nom ». « Mais la loi de la société nous oblige à obtenir une photocopie de la CIN des clients et c’est elle seule qui doit prévaloir ». Face à mon refus il a fait appel à son supérieur hiérarchique, un type à la mine patibulaire, qui a confirmé ses dires. « Nous ne reconnaissons pas cette loi et c’est la nôtre qui doit faire foi ». « A bon ! Votre société est donc au-dessus des lois tunisiennes ? ». « Oui, et soit vous laissez une photocopie de votre carte d’identité, soit vous dégagez d’ici. Point barre ! ». L’air menaçant et réplique cinglante.
Je n’avais plus le choix et j’ai dû m’exécuter sous peine de perdre mon numéro de téléphone. Et en plus vers qui pourrais-je me tourner pour obtenir gain de cause?.
Et je me suis rappelé qu’hier le président algérien Abdelmajid Tebboune a ordonné l’expulsion immédiate du directeur général de l’opérateur de téléphonie mobile Ooredoo, Nikolai Beckers pour avoir menacé des employés qui travaillent dans cette société. Bien sûr le cas n’est pas similaire et l’Algérie qui vole toujours au secours de ses citoyens contre les abus, n’est pas la Tunisie dont l’Etat est en pleine déliquescence.
Toutefois, nul n'est censé être au-dessus des lois, fut-il une société étrangère de cette importance.
Mais ce que je conteste vivement c’est qu’un agent, de surcroit tunisien, d’une société étrangère ose dire à un de ses concitoyens que la société qu’il représente ne reconnait pas les lois tunisiennes.
On verra si un quelconque représentant de l’Etat se manifeste pour demander des explications sur cette histoire. J’en doute fort !
B.O